Dans la grande salle

La chorégraphe Jann Gallois navigue entre hip-hop et danse contemporaine. Elle cultive la contrainte comme source de créativité. Samsara, sa nouvelle création aux influences bouddhistes, ne déroge pas à cette règle, l’entrave devenant même visible.

Telles de longues nattes, sur scène les sept danseurs de Samsara sont reliés par des chaines noires tressées. En sanskrit, samsara signifie « ensemble de ce qui circule » ; en tibétain « transmigration ». Et globalement, samsara exprime, dans le bouddhisme, quelque chose de l’accumulation des souffrances et renaissances, ainsi que des liens unissant l’individu au tout.

Dans ce spectacle, le geste de chacun se répercute sur le groupe. Une cordée, sans premier ni dernier, qui s’invente et se renouvelle à chaque instant. Ces liens sont les symboles des carcans qui nous empêchent d’atteindre le nirvana, la paix éternelle. Et à travers les contraintes du corps, Jann Gallois explore nos relations à l’autre, aux autres, ou à nous-mêmes.

Sur une musique envoûtante de Charles Amblard, Samsara explore les limites et opportunités de la contrainte.

Un spectacle drôle et émouvant, métaphore de nos dépendances et de notre désir d’autonomie, pour renouer avec notre part de spiritualité.