Additionnant (déjà !) une quinzaine de créations, Jan Martens file à toute allure et colle avec chacun de ses spectacles – dont son dernier en date, RULE OF THREE – le public au plafond. Ici, trois danseurs sont ensorcelés par un percussionniste obsessionnel, l’énergique NAH : sa musique nerveuse et fracassante guide les mouvements des excellents interprètes qui martèlent le sol, chaloupent le bassin, se meuvent de manière rigoureuse et rythmée, puis répétitive jusqu’à l’envoûtement.
Avec RULE OF THREE, le Flamand capte la structure mentale de notre époque frénétique : étourdie, dans un zapping perpétuel et incapable de se concentrer. Musique et mouvements coïncident de manière stupéfiante et quand soudain le silence éclate et que les corps se dénudent, l’isolement et la virtuosité cèdent la place à la tendresse et la fragilité. Une vraie claque.