Antigel à la Maison Saint-Gervais
Sur les percussions telluriques de Xenakis et les compositions célestes de Petr Glavatskikh, un rituel païen et chorégraphique pour pleurer les morts, soulager les âmes et permettre un deuil universel.
Sur le plateau, une masse noire. Un linceul ou plutôt un cocon dont émerge progressivement une étrange créature. Ange déchu ou ange exterminateur ? Toutes les interprétations sont possibles dans ce ballet expressionniste, qui étreint la mort au plus près. Prise dans la folie tonitruante du monde, Olga Tsvetkova se laisse happée par des forces infernales, avant de parvenir à s’en libérer. Comme un espoir face à cette guerre sournoise et insensée.
En une dizaine d’années, Olga Tsvetkova s’est tracé un chemin singulier au sein du spectacle vivant. Danseuse, chorégraphe et curatrice, elle s’est illustrée dès la sortie de ses études à Amsterdam, avec des créations aux confins du mouvement et de la performance. Après de nombreuses réalisations et collaborations en Europe, dont un dialogue fertile avec Philippe Quesne, elle choisit de regagner la Russie. Depuis, et malgré l’éclatement de la guerre, elle poursuit son travail à Saint-Pétersbourg.
ON / OFF Geneva
On ne saurait réduire une personne à sa nationalité. Pas plus qu’à son genre, sa religion ou ses origines ethniques. Les artistes qui composent ce programme, imaginé avec les curatrices Nika Parkhomovskaia et Dina Khuseyn et la Maison Saint-Gervais, sont russes. Certains sont en exil, d’autres résident encore dans leur pays ; tous condamnent l’invasion de l’Ukraine et se mettent, par là-même, en danger. Mais ce sont avant tout des artistes que nous vous proposons de découvrir. Des chorégraphes, danseurs et musiciens, dont la qualité du travail, au-delà du contexte actuel, nous a séduits, émus, impressionnés. Un irréductible souffle créatif qu’il nous importe, plus que jamais, d’honorer.