À la manière d’un masque sumérien, le zombie est pétrifié, ni mort ni vivant, dépossédé. Un corps dissocié, aliéné, dont la maladie est une danse.
Après avoir fait sensation avec Hymen Hymne en 2018, Nina Santes, revient à Antigel questionner l’état zombie, au sens d’un engourdissement du temps, des corps, du monde entier, et performer nos stratégies de mise en alerte. Le langage chorégraphique et musical s’appuie sur le corps zombie, à la fois grotesque et terrifiant. Façonné par la violence coloniale, il est à la fois victime aliénée et anthropophage, maître et esclave. C’est un corps errant, sans frontières ni géographies. Lent, sans but, il est une menace qui gagne toujours du terrain, parfois saisi de convulsions, de retroussements qu’il ne s’explique pas.