La Bâtie Festival à la Comédie

Après avoir vu ses Bacchantes à la Bâtie en 2017, on comprend que le mot mal apparaisse fréquemment sous la plume des critiques pour qualifier les spectacles extrêmes de Marlene Monteiro Freitas. Elle-même s’en étonne pourtant. Et puis elle prend dans sa bibliothèque La Littérature et le Mal de Georges Bataille, et tout prend forme. Le spectacle, le mal. Sous toutes ses formes :  amoral, mortel, malsain, maladif, dans les tribunaux, les hôpitaux, les confessionnaux, le mal est créatif. Et si récréatif qu’il devient une divine ivresse qui fait tanguer neuf danseurs dans une mer de paperasse, les visages déformés, les corps possédés. « Si les choses n’étaient pas si mauvaises, le diable serait un personnage génial, amusant et coloré » – mais dans son évolution contemporaine, il est ce malaise qui s’infiltre sous les masques, dans les cauchemars, parmi ces marionnettes. Peut-être tire-t-il les fils ? Pour sûr il rythme le pouls de ces deux heures trente de chaos divin.