Quand Alain Platel vient à Genève, on est assuré d’en prendre plein la vue : subjugué par sa danse virtuose, admiratif de ses décors où l’épure rivalise avec la beauté, baba devant la justesse et la sincérité de ses interprètes.
Aujourd’hui, le grand chorégraphe nous offre un shoot de virilité et s’inspire des années vertigineuses du début du XXe siècle ; une période où le génie du compositeur Gustav Mahler s’affirme, l’imposant comme un des symboles du romantisme. Dans nicht schlafen, ses lieder se frottent à la polyphonie de chanteurs congolais dans des paysages sonores imaginés par Steven Prengels, fidèle complice de Platel. Pour la première fois, le Belge confie sa scénographie à une plasticienne, l’incroyable Berlinde De Bruyckere dont les sculptures font le tour du globe, de la Biennale de Venise au MoMA de New York. Les yeux tout écarquillés, on en aura le souffle coupé.

  • © Chris Van der Burght
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