Pour sa nouvelle pièce, Efeu, Thomas Hauert plonge sa compagnie dans les rapports physiques qui lient la vie et la terre. Là où de la matière émerge directement des corps confrontés aux forces extérieures et à l’espace. Efeu, le lierre en allemand : une plante simple, tenace. Le lierre grimpant est aussi symbole d’amitié et de fidélité pour la compagnie Zoo.
La recherche chorégraphique a porté ici sur la capacité d’un corps à se soulever seul contre la gravité, moyennant tensions et relâchements, résistance et abandon. Loin des préoccupations sombres liées à l’actualité de notre temps (on se souvient, en 2020, de If Only, pièce sombre montrée aux Eaux-Vives au sortir du confinement), la compagnie propose une pièce construite comme de la musique, abstraite, et plutôt positive. Sur un tapis blanc qui semble être soulevé par le vent, le quartet s’enlace, s’ébroue, murmure des chœurs polyglottes et s’élance dans ses logiques et ses interactions, au gré d’un paysage sonore qui passe par les entêtantes variations de Polymorphia, de Krzysztof Penderecki. Une sorte d’ode à la vie, à la terre et à son atmosphère fragile