Carolyn Carlson est une légende de la danse contemporaine. Venue du mouvement hippie, qui l’a largement influencée, la danseuse et chorégraphe américaine a bâti son vocabulaire sur la spiritualité et l’introspection. Une poétique de la gestuelle qui atteint un état de grâce dans ce ballet de 2012 qu’elle recrée aujourd’hui comme une porte ouverte sur l’inconscient. Une horloge qui s’arrête lors de la mort d’un être aimé, la rencontre de deux inconnus qui change leur destinée, des retrouvailles semblant être le fait d’un hasard inouï, autant de correspondances symboliques qui bouleversent le cours d’une vie. Les six danseurs habitent le plateau avec une énergie intense et plongent dans cette collusion de leurs âmes et de leurs corps. Un cheminement qui donne vie à une fresque époustouflante, plongeant avec subtilité dans les parcelles les plus sombres comme les plus éclairées de l’âme humaine. Quand la danse questionne la magie des probabilités.