Cette histoire se passe dans la tête d’une seule personne. Appelons-la Drosselmeier. Je la vois, là-bas. Mais oui, ce type qui s’agite avec la musique, ça pourrait bien être Drosselmeier. Ou un autre. Ou vous. Ou moi. Ou eux. Du moment qu’on a cette musique dans la tête et le corps, l’histoire y est aussi. Comme toutes les bonnes histoires, celle-ci commence par une autre histoire. Avant l’Histoire d’un Casse-Noisette, il y a l’Histoire d’une noix dure à casser. Cette histoire va nous plonger dans un monde où il n’est pas facile ni d’être différent, ni de mettre en jeu son identité dans la diversité. Accepter son identité, la crise d’identité, avoir plusieurs identités, chercher sa propre identité, être perdu, se retrouver… Toutes ces démarches sont comme lorsqu’on mange une noix, il faut en briser la coque avant de trouver ce qu’on cherche. Cette histoire, c’est celle de Casse-Noisette, de qui il est et comment il est devenu ce qu’il est. C’est aussi l’un des joyaux du répertoire du Ballet du Grand Théâtre de Genève, vu dans les salles en France, en Italie, en Allemagne et en Russie et dont la dernière représentation à Genève date de novembre 2015. Il est donc plus que temps que le public genevois refasse connaissance avec le Casse-Noisette « dark, excitant comme un sabbat » (Alexandre Demidoff dans Le Temps) de Jeroen Verbruggen. Le chorégraphe belge à l’imaginaire féerique, festif et sans limite avait réussi le défi de faire bien plus qu’encore un autre Casse- Noisette avec sa danse exubérante, lyrique et tendre. Avec son langage chorégraphique si personnel, il a offert une vision originale du chef d’œuvre de Tchaïkovski. Dans un univers baroco- gothique, habillé et scénographié par le duo de mode parisien On Aura Tout Vu (les designers Livia Stoianova et Yassen Samouilov), l’intrigue redonne son identité originale de Marie à la jeune protagoniste de la rêverie de Noël, intriguée et bousculée par sa féminité naissante tandis que Drosselmeier est un « Monsieur loyal » qui cache en lui le prince que Marie doit libérer. Les représentations de cette reprise du Casse-Noisette du Ballet du Grand Théâtre seront accompagnées comme il se doit par l’Orchestre de la Suisse Romande sous la direction du spécialiste Yannis Pouspourikas.

Auteurs / Distribution :

Chorégraphie Jeroen Verbruggen

Musique Piotr Ilitch Tchaïkovski

Orchestre de la Suisse Romande

Direction musicale Yannis Pouspourikas

Scénographie et costumes On Aura Tout Vu

Lumières Benjamin Ormerod

Ballet du Grand Théâtre de Genève

Créé pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève en 2014