Faut-il encore présenter le Béjart Ballet Lausanne, cette compagnie conduite par Gil Roman qui, de Milan à Tokyo en passant par Paris, Séville, Berlin, Shanghai ou Bruxelles, rassemble tous les publics autour du formidable héritage artistique légué par Maurice Béjart et des créations de son successeur ? Pour sa première venue à L’Esplanade du Lac, son directeur Gérôme Lormier, ancien danseur du BBL, donne carte blanche au directeur artistique de la compagnie.

Gil Roman a débuté la danse à l’âge de sept ans. De l’Académie Princesse Grâce de Monte-Carlo au Centre International de Cannes, formé par Marika Besobrasova, Rosella Hightower et José Ferran, il intègre le Ballet du XXe Siècle de Maurice Béjart à Bruxelles en 1979. Recevant le solo mythique « Adagietto » de Jorge Donn, il sera de toutes les créations du célèbre chorégraphe (Messe pour le Temps futur, Dibouk, Ring um den Ring, Le Mandarin merveilleux, etc.), naturellement au cœur du Béjart Ballet Lausanne dès sa naissance en 1987 (avec notamment Le Presbytère n’a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat). Deux ans plus tard, il pose le premier jalon en tant que chorégraphe avec L’habit ne fait pas le moine. Quinze ballets ont depuis rejoint l’extraordinaire répertoire de Maurice Béjart, dont le dernier Alors on danse… !. Avec ceux des chorégraphes invités par Gil Roman depuis la disparition du Maître en 2007, ils forment un corpus exemplaire dont témoigne le parcours d’une compagnie unique, résolument inscrite dans le temps présent.