Elle était l’interprète fétiche, la muse et l’emblématique guerrière de la beauté de Jan Fabre qui créa pour elle l’un des plus somptueux solos de danse contemporaine, Quando l’uomo principale è una donna. L’irrévérencieuse et téméraire Lisbeth Gruwez est à La Bâtie, où elle signe et interprète We’re pretty fuckin’ far from okay, dernier volet de sa trilogie sur le corps extatique. Après avoir exploré la manière dont le langage s’emparait du mouvement puis le corps lorsqu’il est dépassé par le rire, la Flamande s’intéresse aujourd’hui à la peur comme expression la plus instinctive de l’homme. En symbiose étroite avec la bande-son du compositeur et complice Maarten Van Cauwenberghe, Lisbeth Gruwez nous entraîne dans une étude précise et magnétique de deux corps exposés à l’effroi. On en tremble d’avance.

© Luc Depreitere

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