Israel Galván a renouvelé le flamenco du talon à la pointe : en décortiquant chaque mouvement, chaque pas, chaque geste de la danse traditionnelle de son Espagne natale, il a retrouvé l’essence première de cet art. Seul au cœur du Musée Ariana, le Sévillan explore les possibilités de sa danse mise à nu. Sans artifices, sans autre accompagnement musical que le bruit de ses pieds, le claquement de ses doigts, Galván offre une danse séductrice, électrique, déterminée, hargneuse et terriblement belle. Lorsque sa silhouette sèche, noire, longiligne se détache, l’émotion point au creux de notre ventre. Des bas-reliefs égyptiens aux dessins recouvrant les amphores grecques, de quelques pas de hip-hop ou mouvements plus chaloupés d’un tango solitaire, Galván célèbre un flamenco contemporain, celui qu’il a fait sien. Splendide.