Huit par seize mètres de murs noirs, un plafond noir, un plancher noir, un gradin noir, soixante-dix-huit chaises noires posées dessus. Nous sommes dans l’espace de base du théâtre contemporain. Si Davide-Christelle Sanvee a performé en tant qu’interprète dans ce genre de salle, elle a soigneusement évité de signer une pièce dans la salle noire d’un théâtre et a préféré créer ses performances in situ dans d’autres contextes. Dénué d’éléments architecturaux, en attente d’être rempli par les différents spectacles qui l’activent, porteur de mauvais rôles et d’histoires blanches, cet espace fait peur. Malgré le contact régulier avec l’objet de ses craintes, Davide-Christelle ne fait pas des cauchemars mais fantasme la frappe, la tension musculaire de son poing serré, percutant. Avec Salle noire, Davide-Christelle fait sa place au théâtre en ouvrant les vannes de l’ardeur qui l’accompagne comme un double, proposant ainsi une nouvelle manière de révéler l’espace et le rituel qui l’habite d’ordinaire.