Sur un mix de house dance et d’afrobeat, l’œuvre posthume du chorégraphe Ousmane Sy est une ode aux femmes batailleuses, fières de leurs singularités créatives. Le ballet, d’une énergie folle et régénérative, est un appel à danser, envers et contre tout. Danser, encore et toujours, danser pour se dresser contre les épreuves et offrir à la vie le plus éclatant des triomphes. C’est ce que tonne et détonne ce spectacle choral et ultra-rythmique tout au long de ses solos, duos et groupés. Sur le plateau, huit danseuses du groupe Paradox-sal, fondé en 2012 par Ousmane Sy, font corps avec une intensité urgente, nerveuse, emportées par les musiques électroniques sous influence africaine d’un DJ complice. Cette afro-house, irradiée de voix féminines dont celles de Busiswa Gqulu, Ane Brun ou encore Nina Simone, mixées avec la collaboration d’Adrien Kanter, donne du ressort aux tricots de jambes rapides et légers des interprètes. Chaque danseuse se lance dans un solo très personnel, sorte de mini-portrait d’elle-même, avant de rejoindre le chœur. Être une et plusieurs à la fois. Ce que revendiquait Ousmane Sy, disparu brutalement en 2021 alors qu’il terminait la création de One Shot.

Représentation au Théâtre Maurice Novarina.