« Joga bonito » en portugais signifie « joue bien ». Et ce sont bien ces prouesses techniques et sportives vécues comme des enchantements qui portent les espoirs des peuples et des na­tions. J’ai pensé ma prochaine création comme une grande célé­bration populaire entre Art et sport. Renouant ainsi avec les origines spectaculaires des jeux scéniques, j’ai imaginé un spectacle alliant la danse et le football. Pour cette pièce, j’ai été inspiré par une discipline nommée « Klapping » créée par les deux artistes Feras Shaheen et Ahi­lan bhuvanendra en 2017 lors d’une résidence artistique en Australie.

Elle consiste à donner aux jeux de pieds des footballeurs une esthétique. Parce que ces jeux de passes et de feintes sont à lire comme autant de mouvements qui font échos aux danses urbaines. Annihilant les classes sociales, le football, comme la danse véhiculent des idéaux fraternels, convoquent un public collec­tif et des émotions unanimement vécues au même moment. Dans une dimension cathartique, mais aussi civique et huma­niste, les stades comme les théâtres ont toujours redessiné les contours du monde. Un monde autre auréolé par le partage et le sens de la fête, loin de l’élitisme académique et des codes culturels.

Moncef Zebiri se passionne pour la danse de­puis l’adolescence. Il se forme aux côtés des danseurs du parvis de l’Opéra de Lyon. Après avoir remporté plusieurs titres de Champion du Monde et d’Europe de breakdance, il intègre la com­pagnie Pockemon crew avec laquelle il collaborera pendant 15 ans. En 2019 Moncef à l’envie de créer avec une écriture chorégraphique et une approche plus personnelle, c’est ainsi qu’est née sa compagnie Free Styles.