La Bâtie Festival au Théâtre du Loup

Premier spectacle de la danseuse néerlandaise Cherish Menzo, Jezebel a remporté dès sa création en 2019 un Amsterdam Fringe Award et un International Bursary Award. On l’attendait. Interprète de chorégraphes tel·les que Eszter Salamon, Akram Khan, Olivier Dubois ou Jan Martens, soliste de Sorry But I Feel Slightly Disidentified de Benjamin Kahn, elle trace par ses choix un chemin déterminé à travers le démantèlement des stéréotypes. Jezebel en est un concentré. Sortie de la Bible, cette Jezebel-là a été une invitée à la table du Dinner Party de Judy Chicago (1974) qui conviait les figures féministes de tous les temps avant de donner son nom aux video vixen, littéralement les renardes des vidéos, ces femmes noires hypersexualisées, imitées et conspuées apparues dans les clips hip-hop des années 90 à 2000. Les variations de noms (Hip hop honeys ou video girls) confortaient leur image de femme-objet. Avec ce lent vidéo-clip dansé qui va s’accélérant dans l’intensité du paysage sonore de Michael Nunes, Cherish Menzo performe une Jezebel courageuse et puissante. Et renvoie les stéréotypes en miroir dans un lumineux renversement.

Attention : le spectacle comprend une courte séquence avec stroboscopes.