Chiffres, durée, chiffres, calendrier, chiffres, count down, chiffres, accumulations, chiffres. Six interprètes tiennent des comptes en direct, de quoi ? De leurs danses, de leurs vies, des nôtres. Litanie laconique et lyrique. Calculs qui font lever tous les récits du monde.

 

Boris Charmatz : « … depuis des siècles, les danseurs comptent jusqu’à 4, 6 ou 8, puis recommencent… dans les chorégraphies modernes, il arrive qu’ils comptent de manière plus complexe, avec des treize et des cinq qui se combinent… mais qu’arriverait-il s’ils comptaient à l’infini ?… qu’arriverait-il si au lieu d’atteindre un but, une fin, une mesure, un rythme cyclique, ils comptaient comme on s’endort, comme on meurt, comme on regarde les étoiles éteintes par notre sur-luminositéurbaine ?… que serait le chiffre s’il marque l’abandon, le passage, la métamorphose infinie ?… le nombre de la recherche, et non de la détermination ?… »

Voilà donc 6 interprètes qui comptent et qui dansent, pris dans l’affolement lumineux d’une jonchée de girophares. Divers fragments musicaux, de Jean-Philippe Rameau à Philip Glass en passant par David Bowie et Alvin Lucier, s’ajoutent au chaos des sons et des lumières, des mouvements et des silences. La recherche s’est construite dans l’espace entre deux livres : Tout et plus encore de David Foster Wallace, sur l’histoire de l’infini, et L’Histoire mondiale de la France, dirigée par Patrick Boucheron, grande fresque architecturée sur des dates.
Compte à rebours de décollage, dates de l’intime, pics de l’Histoire : des chiffres qui font lever tous les récits du monde.

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