Dans sa nouvelle création, Cherish Menzo cherche, avec son partenaire de scène Camilo Mejía Cortés, des moyens de détacher leurs corps de la manière dont ils sont perçus. Ils observent comment la matière noire et les trous noirs dans le ciel entrent en collision, pour faire éclore un nouveau corps (afro)futuriste et énigmatique. Darkmatter aspire à se défaire d’un regard biaisé sur son propre corps, sur celui de l’autre et sur les trajectoires que nous leur attribuons. Menzo et Mejía Cortés engagent leurs propres corps dans une conversation complexe dans laquelle ils veulent à la fois entrer mais qu’ils cherchent en même temps à transcender – une dualité qui nourrit la performance. Comme dans son précédent projet JEZEBEL, Menzo enrichit son langage gestuel en intégrant des techniques issues de la musique hip-hop. Elle applique ainsi la méthode Chopped and Screwed à son répertoire de gestes, un procédé dans lequel le tempo de la musique est fortement réduit. En étirant les notions de temps, le registre change et le corps performant parvient à générer de nouvelles lectures. Sur scène un chœur de dix musiciens locaux accompagne les deux interprètes avec leurs hymnes rap aliénants. Darkmatter veut créer un remaniement total des atomes, en quête d’une nouvelle forme et d’une manière inédite de regarder le corps (noir) et le monde extérieur complexe auquel il est lié.

Un accueil en coréalisation avec La Bâtie-Festival de Genève.

Représentation à la Salle du Lignon.