Une tension féroce serre les boulons des spectacles de Brice Leroux. D’un côté, l’humanité des interprètes ; de l’autre, la perfection millimétrée des tableaux vivants qu’ils exécutent. Entre les deux, l’écart se creuse au point qu’on doute de voir des danseurs sur scène. On se rappelle de Gravitations (2004): quatre silhouettes dans la pénombre dessinaient des cercles, tels des derviches contemporains. Dans Quantum (2009), cinq interprètes réduits à leurs avant-bras lumineux composaient des figures géométriques fluorescentes. Cet évanouissement de l’humain dans une image spectaculaire qui le vampirise est le point névralgique du travail de Leroux. Sa maîtrise de la technologie optique et de l’illusion s’affirmera encore dans cette toute nouvelle pièce, tout juste créée à Reims.