C’était les années 2010, au quotidien, des frictions de race, de classe et de genre traversaient le centre ville de Rio de Janeiro. Les échos de ces clashes se faisaient entendre par les fenêtres d’un studio de danse classique, où Catol Teixeira suivait des cours. C’est dans cet univers contraignant, marqué par la quête d’une pureté des gestes et des corps, qu’iel rencontrait l’Après-midi d’un faune de Nijinsky. Cette oeuvre, rejetée en son temps, fut jugée comme étant bestiale et érotique, voire obscène, notamment par l’usage de diagonales mettant en avant le profil de l’interprète. Ce faune mal aimé semblait provoquer par le simple fait d’exister, reflétant dans le regard de Catol l’image d’une tendre queer tentant de survivre en milieu hostile, à la recherche d’une brèche pour échapper à la discipline des corps et des esprits. Avec Clashes Licking, Catol invite Nijinsky à habiter cette brèche avec iel, un abri pour laisser fleurir les désirs queers, lécher les murs, se frotter contre les pierres et danser comme si personne ne regardait.

Concept et performance Catol Teixeira, Création lumière Alessandra Domingues, Création sonore Sandar Tun Tun, Costumes / Scénographie Auguste de Boursetty, Regard extérieur Fabian Barba, Administration Michael Scheuplein, Coproduction Emergentia 2022 – TU – Théâtre de l’Usine, L’Abri et l’ADC, Soutiens Ville de Genève, Loterie Romande.

Pièce programmée dans le cadre d’Emergentia – temps fort pour la création chorégraphique émergente réalisé par L’Abri, le TU et le Pavillon ADC – qui a lieu du 1er au 12 novembre. Programme complet emergentia.ch.