La Bâtie Festival au Pavillon de la danse

Jan Martens l’annonce comme « une célébration très festive du corps dansant, donc du corps révolté ». Sa dernière création, qui se traduit par Toute tentative se terminera par des corps écrasés et des os brisés, est la citation d’une phrase du président chinois Xi Jinping dite lors des manifestations à Hong Kong en octobre 2019. A la violence de ces propos, le chorégraphe belge rétorque par un acte de rébellion affiché. Pour la première fois, il investit la grande scène, réunit dix-sept danseur·euse·s entre 16 et 69 ans, et crée un mouvement en réponse aux violences verbales, à l’indifférence et à la peur qui les autorisent. La marche et l’immobilité seront les manifestes de sa résistance. Amplifiées par les lumières de Jan Fedinger et au rythme sourd des chansons protestataires, cette chorégraphie de la marche rassemble sit-in, baisers, die-ins, lock-ons, promenades de salopes, émeutes, boycots et grèves, cheerleading radicaux. Et se termine debout. Toujours debout.